De quoi l'apprentissage est il le nom ?

De quoi l'apprentissage est il le nom ?

8 mois que l’Ecole Démocratique de Paris a ouvert.
8 mois que ses membres, grands et petits, s’emploient à réinventer l’éducation, la relation à l’autre et la vie en communauté.
Et 8 mois qu’ils suscitent l’intérêt d’un nombre croissant de personnes, intriguées par ce curieux établissement scolaire où les enfants sont heureux et épanouis !

En bonne place au classement des interrogations qui turlupinent le plus les personnes que nous rencontrons, figure la question de l’apprentissage. S’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait bien celle-là. Pour être plus précis, ce questionnement général se décline sous plusieurs formes :

  1. Les enfants ne risquent-ils pas de ne rien apprendre, s’ils n’y sont pas contraints ou a minima encouragés par un corps professoral ?
  2. Comment les enfants apprennent-ils les bases qui leur serviront pour avancer dans la vie ?

L'importance de la curiosité

L'importance de la curiosité

Avez-vous déjà entendu cette célèbre phrase :
" Éduquer ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu. "
La première fois que je l’ai entendue, je me suis dis “bon sang, c’est bien vrai !”. Mais aujourd’hui, je trouve qu’il y a quelque chose qui cloche...

Comment préserver la curiosité ?

Comment préserver la curiosité ?

La curiosité n’a pas besoin d’être préservée. On ne peut la produire ni la détruire; elle est et demeure un potentiel latent, une graine en hibernation dans notre être, qui n’attend que des conditions printanières pour germer et pousser. Elle n’a pas besoin que nous agissions directement sur elle, mais sur son environnement. Pour permettre à votre curiosité, votre intelligence, votre bonheur de fleurir, entourez-vous d’un terreau nourricier, tout simplement.

A bas l'excellence !

A bas l'excellence !

S’il est un facteur qui a grandement contribué à la désagrégation des collectifs à l’échelle de la société, à l’exaltation de l’individualisme et, pour finir, au règne de l’appréhension et de l’anxiété, c’est bien la prolifération de mécanismes d’évaluation, de notation, de classement et d’affichage de palmarès de tout genre et en tout lieu.
Le succès rencontré par la rhétorique managériale a largement contribué à l’émergence et à la progression de ce qu’il convient d’appeler un paradigme de la note, ce dernier ayant atteint un niveau de prégnance conséquent au cours des dernières décennies.

La véritable révolution

La véritable révolution

Dès votre naissance, dès les premières impressions que vous recevez, votre père et votre mère ne cessent de vous dire ce qu’il faut faire et ne pas faire, ce qu’il faut croire et ne pas croire, on vous dit que Dieu existe, ou qu’il n’y a pas de Dieu, mais que l’État existe et qu’un certain dictateur en est le prophète. Dès l’enfance, on vous abreuve de ces notions, ce qui signifie que votre esprit, qui est très jeune, impressionnable, curieux, avide de connaissances et de découvertes, est petit à petit enfermé, conditionné, façonné de telle sorte que vous allez vous conformer aux schémas d’une société particulière, au lieu d’être un révolutionnaire. Et comme cette habitude d’une pensée formatée s’est déjà ancrée en vous, même si vous vous « révoltez » effectivement, c’est sans sortir du cadre des schémas établis. A l’image de ces prisonniers qui se révoltent pour être mieux nourris, avoir plus de confort - mais en étant toujours dans l’enceinte de la prison. Lorsque vous cherchez Dieu, ou que vous voulez découvrir ce qu’est un gouvernement équitable, vous restez toujours dans le cadre des schémas de la société qui dit : « Telle chose est vraie, telle autre est fausse, ceci est bien et cela est mal, voici le leader à suivre, et voilà les saints à prier. » Ainsi votre révolte, comme la prétendue révolution suscitée par des gens ambitieux ou très habiles, reste toujours limitée par le passé. Ce n’est pas cela, la révolte ; ce n’est pas cela, la révolution : il s’agit là simplement d’une forme exacerbée d’action, d’un combat plus courageux que d’ordinaire - mais toujours dans le cadre des schémas établis.

Ouvert comme un objectif

Ouvert comme un objectif

Il y a des chercheurs qui se sont amusés à mesurer l’activité dans le cerveau générée par le sentiment d’empathie, ou compassion (je vous passe les détails sur tout ce qu’ils ont découvert). Ayant localisé les zones du cerveau correspondant à cet état, ils savent désormais mesurer le degré d’empathie expérimentée à un instant X par une personne X. Ils ont d’ailleurs constaté que certaines personnes utilisent plus ou moins leurs circuits neuronaux correspondants à l’empathie (je suis sûre que vous l’avez constaté par vous-même ;-)). 
Et bien, cela me plairait que l’on fasse la même chose pour la curiosité ! Je suis certaine que l’on pourrait reconnaître les zones cérébrales activées par la curiosité, afin de comprendre quelles conditions la favorisent.
En quoi est-ce que les personnes chez qui cet état est plus intense, plus récurrent se différencie des autres ? Est-ce que cela leur permet d’être plus intelligents, plus heureux, plus ouverts aux autres, plus libres dans leur pensée et dans leur expression ?

Le Rêve

Le Rêve

Il était une fois à l’École Démocratique de Paris, quelques enfants qui étaient agglutinés à la fenêtre, fascinés par une pelleteuse faisant son ouvrage à quelques mètres d’eux.
Les voyant ainsi, j’entrai moi-même dans un état de sidération. Quelle était cette force qui les poussait à se presser ainsi contre la vitre, à se serrer les uns contre les autres ? Leur intense concentration était si palpable que d’autres adultes et moi-même avons ri d’émerveillement à les voir ainsi.
J’entrai comme dans un rêve...

L'Ecole Démocratique de Paris, ce n'est pas de la monoculture intensive !

L'Ecole Démocratique de Paris, ce n'est pas de la monoculture intensive !

A l'instar de ces paysans qui pratiquent une agriculture durable et respectueuse de la biodiversité en cultivant plusieurs espèces de plantes sur une même parcelle et en adoptant une démarche extensive respectueuse de chacune, l'Ecole Démocratique de Paris se veut polyculturelle. 
Chacun de nos membres est unique et s'épanouit à son rythme, de manière fort naturel, sans être contraint ni forcé par un quelconque agent extérieur, de type engrais éducatif ou pesticide scolaire. 
Le secret ? Un collectif unique et solidaire, aux associations naturellement complémentaires permettant de favoriser le développement de chacun… à découvrir dans la nouvelle identité visuelle de l’école.

Pourquoi parler de justice dans une école démocratique ?

Pourquoi parler de justice dans une école démocratique ?

S’il est un point autour duquel se cristallisent les interrogations et les controverses lors des discussions sur le modèle éducatif de notre école, c’est bien celui du Conseil de Justice, cette institution en charge de traiter les transgressions du règlement et de réguler les conflits. En effet, parents, enfants et curieux sont toujours décontenancés par l’évocation d’un concept à la connotation aussi grave et martiale au cours de nos échanges.
Passée la phase de l’étonnement légitime, les questions se posent de manière plus précise, et elles sont au nombre de deux :

  • Une école qui érige l’épanouissement personnel, la bienveillance et l’entraide au rang de valeurs suprêmes a-t-elle besoin d’un organisme formel de régulation des conflits ?

  • L’ existence d’un Conseil de Justice n’est-elle pas en contradiction avec la bienveillance prônée par l’Ecole Démocratique de Paris et son objectif d’abolition des rapports de domination enfant/adulte ?

Longue vie à la démocratie !

Longue vie à la démocratie !

7 semaines après avoir ouvert ses portes, l’heure est venue pour l’École Démocratique de Paris de prendre ses premières vacances. Ce cap est l’occasion idéale pour l’inauguration de son blog, qui sera la tribune depuis laquelle les membres de l’école partageront leurs analyses et réflexions, afin d’apporter leur humble pierre à l’édifice de l’éducation démocratique à la française, dont l’histoire est en train de s’écrire à une vitesse inouïe !

A ce titre, qu’il nous soit permis de rendre hommage aux courageux pionniers qui, comme nous, ne ménagent pas leurs efforts aux quatre coins de la France pour que soit entendu le message porté par l’éducation démocratique, un message chargé de l’espoir qu’une école et un monde meilleurs soient possibles.